Empire des anges (L') de Bernard Werber
Un voyage plaisant
Un roman qui commence par les mots " Donc je meurs " ne donne pas nécessairement l’envie d’être lu...
A quoi bon tourner la première page, me direz-vous, si la fin est déjà connue.
Bien entendu, ce roman est un cas à part, puisque nous sommes plongés dans l'univers de l’au-delà, où la mort est un excellent point de départ.
Michael Pinson vient de mourir et son enveloppe charnelle a traversé la voûte céleste pour parvenir au paradis. Devenu ange gardien, il se voit confier trois âmes prêtes à naître. Mais Michael est pris entre deux désirs difficilement conciliables : s’occuper de ses protégés et découvrir ce qu'il y a au-dessus de son statut d’ange. Michael va, tout au long de son périple, découvrir la difficulté d'être ange gardien, de manipuler l'homme sans écorner son libre arbitre. Il va aussi découvrir à quel point, même pour un ange, l’inconnu est sans limite.
Loin des stéréotypes véhiculés jusqu'ici à l'envi à propos de l’au-delà, Werber tisse un univers original et drôle. Il égratigne quelque peu l'image que nous nous faisons de notre ange gardien, cet être pur et bon qui est censé nous montrer le droit chemin. Son paradis est fait d'anges encore très humains, bourrés de bonnes intentions, mais pas toujours à même de mener leur barque.
Puisant ses thèmes dans la religion chrétienne, l’hindouisme, la sociologie, la psychologie, la logique, Werber nous apprend, mine de rien, beaucoup de choses. A travers son " encyclopédie du Savoir relatif et absolu " qui égrène les chapitres (Parties de récit qu'on trouve dans plusieurs romans de Werber, dont les Fourmis), il nous fait réfléchir. Tantôt une réflexion sur l’instinct maternel, tantôt un problème de logique, il parvient, en catimini, à nous inculquer, sans être rébarbatif, des connaissances que l’on a peu coutume de rencontrer dans un roman.
L'écriture est légère et rythmée, les chapitres sont courts. C’est un livre qu’on peut déposer à n’importe quelle page et qu’on peut reprendre sans devoir revenir en arrière. Beaucoup comprendront à quoi je fais allusion. Souvent, son récit trouble et fait réfléchir. On se dit que peut-être, tout compte fait, un ange gardien plane au-dessus de nos têtes et on se surprend à lui parler.
Et si, après tout, notre vie était supervisée par un ange, si chacun de nos faits et gestes était commenté dans l’au delà. C'est presque un monde " Orsonwellsien " que nous décrit Werber.
Cela dit, le roman n’est pas parfait. Ses personnages sont parfois un peu trop caricaturés et son récit un peu trop simple. C'est dommage, car le récit perd du coup en crédibilité. De plus, la sensibilité n’est pas le fort de Werber. On lui pardonnait volontiers lorsque son récit décrivait des fourmis. On a un peu plus de mal lorsque son thème est celui des anges, et qu’il choisit comme personnages des gens au destin tourmenté. C'est dommage, car s’il avait passé plus de temps à peaufiner la psychologie de ses personnages, son récit aurait pu faire un très grand livre.
Cela dit, le roman n'en est pas moins agréable, rafraîchissant. Un livre qu’on lit sur la plage ou au coin du feu lors d'une longue soirée d'hiver.
Beaucoup d'imagination |
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Bernard Werber possède beaucoup d'imagination, on ne peut lui retirer cette suprême qualité: nous raconter la vision qu'ont les anges de l'humanité, avec leurs faiblesses, leurs égoismes, leurs obligations, reste très original... Werber rend plus accessible l'image que nous nous faisons de l'ange, pour le rendre plus humain, plus proche de nous... |
source: www.fnac.fr